L’éolien, bouc émissaire du black-out électrique

Fédération Anti-nucléaire Bretagne

Communiqué du 25 janvier 2013 :
“L’éolien, bouc émissaire du black-out électrique”
d’après la trompeuse Fédération Environnement Durable
Le communiqué de la Fédération Environnement Durable, http://environnementdurable.net , intitulé « EOLIEN LE BLACK-OUT ELECTRIQUE », émis le 9 janvier 2013, appelle quelques commentaires.
D’emblée, constatons que la charge lancée par ce communiqué est bancale car elle prétend même que « les 4.200 éoliennes du parc français ont cessé de fonctionner. (…) elles ont produit à cet instant 0,5% de l’électricité totale fabriquée par la France ». Les éoliennes ne fonctionnent pas mais produisent tout de même de l’électricité…
Etrange, non ?

Selon les chiffres donnés par EDF, en 2011, les énergies renouvelables ont représenté 8,3 % de la production électrique (dont 4,6 % pour l’hydraulique, soit 3,7 % restant à partager entre l’éolien, le solaire, les marées…). Même si la part de l’éolien a augmenté en 2012, il ne représente même pas 5 % de l’électricité en France. Comment expliquer qu’un si faible pourcentage qui dysfonctionnerait pourrait entraîner un black out ?

En dépit des déclarations fantaisistes visant à faire peur mais qui montrent surtout pour qui œuvre cette fédération et quels intérêts elle défend, creusons le fond de « l’argumentaire »

Effectivement, Le grenelle de l’environnement n’a pas remis en cause ces machines pharaoniques, onéreuses et présentant le risque de rayer l’humanité du globe que sont les centrales atomiques. Il est plus que probable que le débat sur la « transition énergétique » ne remette pas fondamentalement en cause ce type de production d’électricité. Pourtant l’industrie du nucléaire vit, quasi intégralement, depuis sa création, de la captation de fonds publics et de tarifs préférentiels puisque ne prenant pas en compte les démantèlements des réacteurs, ni la gestion des innombrables déchets passés et à venir, ni même des conséquences d’un accident. Le kilowatt/heure nucléaire est ainsi artificiellement et abusivement sous-évalué… dans le but de faire vivre cette industrie sans avenir…

La Fan Bretagne appelle à arrêter immédiatement le nucléaire afin de réduire au minimum les risques que cette énergie fait courir à tout un chacun. Pour ce faire elle est favorable au développement des énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique…) et assume totalement la nécessité du recours temporaire aux centrales thermiques.

La question de l’émission des gaz à effet de serre se mesure à l’aune de la planète par définition et non d’un pays. Rappelons ainsi que le nucléaire représente au niveau mondial 2 % de l’énergie consommée et que les grandes sources de gaz à effet de serre sont les secteurs de l’élevage industriel et du transport. Aussi, remplacer intégralement les réacteurs nucléaires par des centrales au charbon par exemple, le plus gros émetteur de gaz à effet de serre (ce que nous ne proposons pas !), n’aurait somme toute qu’un impact marginal sur l’augmentation de ces gaz…

La révolution énergétique qu’impose l’arrivée en fin de vie des 2/3 des réacteurs français, sauf à vouloir se mettre dans un gouffre financier avec la construction d’une trentaine de réacteurs de type EPR qui n’enlèveront rien au risque d’accident, ne se fera pas sans l’éolien.

Pour autant, la Fan Bretagne n’est pas une inconditionnelle de ce type de production d’électricité. En effet, elle milite pour des unités de production gérées directement par la population, qui répondent aux atouts et aux besoins des territoires, ce qui signifie un recours au mix énergétique : solaire, éolien, biomasse, géothermie, petit hydraulique et… petit éolien.

Une éolienne aussi gigantesque soit-elle peut toujours se démonter tandis qu’aucun pays au monde ne sait aujourd’hui démanteler un réacteur nucléaire et traiter les déchets qui en sont issus…

Sous couvert de lutter contre l’éolien industriel (qui peut générer de véritables nuisances), le masque tombe rapidement : la FED est une militante pro-nucléaire n’hésitant pas à produire des communiqués alarmistes et sans fondements réels.