Vélorution antinucléaire pour dénoncer la promotion de la voiture électrique comme « véhicule propre »

Communiqué du 21 décembre 2013 :

Samedi 21 décembre, une dizaine de cyclistes antinucléaires ont suivi le parcours des bornes de recharge de voitures électriques de la ville de Vannes : place de la République, place du Général de Gaulle (bornes municipales), Renault, bd Herriot et Leroy-Merlin à Atlantheix (bornes privées).

Cette vélorution antinucléaire dénonçait la promotion de la voiture électrique comme « véhicule propre » et susceptible de résoudre les problèmes énergétiques et de réchauffement climatique.

C’est une tromperie : la voiture électrique requiert des sources d’énergie fossile pour sa fabrication et pour la recharge rapide de ses batteries (22kW pendant 2h). Le lithium utilisé dans les batteries est un métal rare (13 millions de tonnes recensées essentiellement en Bolivie, 58 %, et Chine, 27%). Il est très réactif à l’air et à l’eau, et extrêmement polluant pour les organismes aquatiques. Ainsi la voiture électrique est une fuite en avant vers le nucléaire, elle n’est pas une solution ni au problème énergétique, ni au problème des déplacements urbains.

Elle relance le mythe d’une source d’énergie nucléaire abondante, bon marché et inépuisable : à Vannes, toutes les recharges sont gratuites même si elles ne concernent qu’une petite dizaine de véhicules de particuliers.

Poursuivre l’aventure nucléaire, c’est accepter de vivre en territoires contaminés, c’est accepter le port de dosimètres pour nos enfants, comme à Tchernobyl et Fukushima.

D’autres alternatives existent : déplacements doux à pieds ou en vélo, transport collectif en bus, en train. La gratuité des bus s’impose tant par le confort qu’elle génère : des lignes plus nombreuses et plus rapides, moins de voitures et donc moins de bruit, de pollution, que par les économies réalisées : moins de parking, d’infrastructures routières, déplacement des emplois de contrôle, billetterie vers des emplois de conducteur,… A ces transports urbains, il faut ajouter des transports ferroviaires locaux structurants : par exemple des trains locaux toutes les 15 mn entre Questembert, la Vraie Croix, St Nolff, Vannes, Ploeren, Pluneret, Auray.

Arrêter le nucléaire, immédiatement ! C’est une décision politique qu’il faut prendre avant toute discussion sur la transition énergétique !

A méditer, une réflexion d’Albert Jacquart en 1993:

« Je crois que l’essentiel aujourd’hui, sinon on va à la catastrophe, c’est de remettre à plat toutes nos idées reçues. » Il faut tout repenser autrement. Un tout petit exemple, un peu pittoresque, j’y pense quand je suis en voiture. Pourquoi est-ce que dans les rues de Paris je peux circuler ? Parce qu’il y a un certain nombre de centaines de milliers de braves gens qui sont sous terre dans le métro. Ils me rendent service en étant là, s’ils n’étaient pas dans le métro, ils seraient dans les rues et je ne pourrai plus bouger, ce serait complètement engorgé. Par conséquent, le métro rend service aux gens qu’il transporte mais il rend encore plus service aux gens qu’il ne transporte pas. Par conséquent, ce service, il faudrait le payer. Par conséquent, c’est parce que je ne prends pas le métro mais ma voiture que je dois payer le métro. Et à la limite on peut dire que le prix du billet de métro devrait-être négatif puisque les braves gens qui descendent sous terre rendent service aux autres en leur permettant de circuler à peu près tranquillement. Alors, à défaut d’être négatif, ça pourrait au moins être nul. Et j’imagine que voilà une action facile à faire qui consisterait à faire payer le métro parisien par ceux qui utilisent leur voiture. C’est juste, c’est économiquement parfaitement justifiable et pourquoi est-ce qu’on ne la fait pas ? On n’ose pas revenir en arrière sur des idées reçues !»